Chambre de Ernaru

Cette chambre, située au troisième étage, est assez spacieuse. Pas exceptionnellement grande mais pas non plus petite. Elle donne le sentiment d'être à l'aise, d'avoir un espace à soi ouvert et non serré.
L'intérieur est peu décoré. L'ensemble est meublé d'un lit en bois, au matelas dur et aux couvertures douces; d'une petite table de nuit avec une vieille lampe à huile; d'une table de travail avec une chaise en bois toujours; d'une armoire pour ranger les affaires du locataire. Les meubles sont vides, à l'exception de la table de chevet qui contient, dans l'un de ses tiroirs, quelques bougies et allumettes.
Une plante verte, ressemblant à un petit arbre et apparemment en excellente santé, avait trouvé sa place dans un coin de la pièce.
La chambre ne dispose que d'une fenêtre, assez grande, offrant une vue de choix sur la cour.
Le tout forme un ensemble apaisant qui ne demande qu'à accueillir un prochain propriétaire.

La porte s’ouvrit, laissant passer un homme dans la quarantaine et une autre âgée d’environ la moitié. Ce dernier pénètra davantage dans la pièce et observa rapidement les biens qu’elle contenait. Il tâta le lit, caressa la plante, déposa son chat et jetta un œil rapide par la fenêtre.

-En votre qualité de forgeron référé, vous avez droit à cette chambre, légèrement plus spacieuse que la moyenne des aventuriers. Vous convient-elle ou préférez-vous une chambre sur un autre étage?
-Non, c’est bien. Parfait. Par contre, j’aurai besoin de nourriture pour Steve L’Éclair.
-Steve L’Éclair, monsieur?
-Le chat. Un bac avec du sable aussi, pour ses besoins.
-Je vois monsieur, j’y aviserai personnellement.

Ernaru s’attarda immédiatement à placer ses effets personnels : les quelques vêtements qu’il possédait, un livre de recette et son manuel du parfait petit forge. Il déposa le tout dans la commode. Le forgeron placa son certificat contrefait fièrement sur un clou sortant du mur, au-dessus du lit, qui devrait être utilisé pour y apposer un tableau. En ce faisant, il demanda à l’homme où se situaient les installations ou l’atelier. Ce dernier lui expliqua qu’il lui montrerait plus tard, durant la visite commune des nouveaux arrivants.

-Bien. En attendant, c’est bien une bibliothèque, ici, non? Je peux emprunter des livres ?

Aussitôt que la question fut posée, avant même que le placeur n’eut pu s’exprimer, quelqu’un cogna à la porte et, un instant après, elle s’ouvrit laissant passer un second majordome, semblant légèrement plus distingué. Celui-ci prit parole, interrompant le jeune forgeron. Il expliqua qu’Ernaru Tregg devait, sur le champ, rejoindre un certain Underwood.

Ensuite, les deux hôteliers partirent, sans un mot supplémentaire, sous le regard interrogateur de l’homme aux longs cheveux noirs. La bouche entrouverte, un moment fut nécessaire avant que l’information n’atteigne le cerveau et ne déclenche une réaction. Il réalisa aussitôt qu’il n’avait aucune idée de qui pouvait être l’homme en question et encore moins de la location de ce bureau.

Il sortit la tête de son local, mais ils étaient déjà loin, hors de la vue d’Ernaru. Un blasphème plus tard, Ernaru avait placé Steve L’Éclair sur son épaule et commencé la recherche du bureau de ce Monsieur Underwood.